Bonjour à toutes et tous
Je souhaitais vous remercier d'exister déjà ; car à l'époque où j'ai commencé à chercher ce qui se cachait derrière ce "née sous x", je n'avais pas à ma disposition tous les moyens "d'aujourd'hui" et je culpabilisais à mort à l'idée de blesser mon père et ma mère. A l'époque c'était encore tabou entre nous et j'étais totalement perdue, honteuse presque.
Après toutes ces années, égoistement, je suis heureuse de partager avec d'autres X mon expérience.
X un jour X toujours... je suis passée sur le site une bouteille à la mer, je me suis dis : après tout pourquoi pas, et ce suite à un reportage récent.
D'ailleurs à chaque reportage sur le sujet, je bouillonne et je termine les yeux humides et rouges, une boîte de kleenex sur les genoux...
J'ai déjà fais des recherches, j'en parlerai plus bas.
Tout à commencé... enfin il m'a semblé que tout ait commencé, quand j'avais 8 ans, à l'école au moment de la récré; j'étais assez solitaire et loin d'être populaire; un jour une petite "blondasse" prénommée Isabelle, est venue avec sa suite d'esclaves me voir dans mon coin et m'a dit: "ça fait quoi d'être une bâtarde qui ne sait d'où elle vient?".
Je suis restée comme deux ronds de flan, l'espace de deux secondes; ensuite, je l'ai balancée par terre et je lui collais des gifles à tout va; j'étais dans une rage et une détresse abominable!
Nous avons été séparées par notre maître d'école. De retour dans la classe il a voulu savoir le motif de cette dispute.
J'ai du lui répondre devant toute la classe, j'en voulais à la terre entière mais à eux deux tout particulièrement.
Ce dernier,nous alors parlé de ses enfants, un petit garçon et de sa petite fille dontbles origines ne laissaient acun doute sur l'absence de filiation généique, que c'était fabuleux de pouvoir adopter quand on ne pouvait pas avoir d'enfant.
Quand j'y repense je reconnais qu'il a tenté d'apaisé la née sous x que j'étais ; mais à 8 ans, j'étais sourde et aveugle !j'avais juste envie de lui répondre que ses gamins ne poseraient certainement pas la question de savoir dans la mesure où leurs parents étaient blancs comme neige et eux pas ! moi on m'avait toujours dit que j'étais le portrait de mon père ! alors pour le coup ... j'étais déchirée ! je n'étais plus personne et cette garce le savait et moi pas...
Je suis rentrée chez moi dans un état lamentable, il fallait que je sois rassurée, que cette peste ait le bec cloué... ben non j'ai pris la deuxième couche à la maison. J'ai tout déballé à ma maman en rentrant... la pauvre elle est restée "scotchée"; elle m'a prise tendrement à côté d'elle et m'a parlé tout doucement; elle m'a dit que bien sur j'avais été adoptée - choc interne, tout mon monde s'écroule d'un bloc et ce que je suis part en fumée, je n'y comprends plus rien, je suis perdue-elle m'explique tendrement que depuis que je suis toute petite, mon père et elle m'expliquait comment j'étais arrivée à la maison, comment ils m'avaient choisie parce que je rigolais et je leur souriait beaucoup...; c'est ce que les "services sociaux" leur avait dit, surtout ne pas me le cacher...
Comme quoi, l'esprit humain est étrange; comment ais je pu occulter une info pareille? c'est une question que je me pose encore aujourd'hui.
Dans les années qui ont suivies, j'étais devenue dure, enragée, pleine de haine envers le monde entier; perdue, aimant mes parents mais pensant que peut être j'avais été enlevée, que mes "vrais" parents me recherchaient, des tas de questions ce ce genre, alors même que j'aime mes parents !
mais toutes ces infos devaient faire leur chemin... une nouvelle fois... Je me rappelle quelques années après, de quelqu'un me disant "qu'est ce que tu ressemble à ton père" et moi de répondre pleine de hargne "ah bon? parce que vous vous le connaissez ? je n'ai pas cette chance"...
J'ai dû leur faire beaucoup de mal et ils n'ont pas dû comprendre à l'époque les pauvres.
Les années passaient, la hargne baissait... un peu, je restais cependant avec l'envie de savoir à quoi elle pouvait bien ressembler celle qui m'avait portée 9 mois et à quoi ressemblait-il lui ? pourquoi ils ne m'avaient pas gardée avec eux ? avais-je des frères, des soeurs biologiques ?
A 18 ans je suis allée à la mairie réclamer mon acte de naissance, j'ai bien vu le gars de l'accueil changer de tête; j'ai été reçue par un agent administratif quelconque, qui a accepté de me lire mon acte de naissance, pas de m'en donner copie- celui d'origine, avant adoption- les prénoms qui figuraient dessus : Agnès Jacqueline (merci papa et merci maman de ne pas les avoir gardé ça colle pas du tout avec moi !). Je suis sortie en pleurs, en me disant que quand même quelqu'un avait pris la peine - mais qui- de me donner deux prénoms.
Quelques années plus tard, je suis allée consulter mon dossier; j'ai été très bien reçue, les deux fois. J'ai été stupéfaite de la minceur du dit dossier, que l'on m'a aimablement photocopié.
J'ai lu des rapports me concernant quand j'étais bébé; on pensait que j'étais soit sourde soit autiste, que j'avais été placée, après un séjour en pouponnière, dans une famille avec un nom roumain; celà m'a fait sourir, car je faisais du bénévolat dans une association de marins et j'avais une prédisposition pour les langues slaves ; je me suis toujours demandée si ça avait un lien.
Bref, je me suis arrêtée là, j'étais un peu apaisée avec le temps;j'avais appris à vivtre avec ce "trou".
Plus tard, j'ai été enceinte; j'ai mal vécu ma grossesse, tout comme pendant très longtemps je ne pouvais entrée dans une maternité ; ado, j'ai une cousine qui avait accouchée d'une petite fille; nous sommes allés lui rendre visite, c'était la 1ère fois que j'entrais dans une maternité. Tel un ras de marée toute ma douleur, mes questions ma rage sont remontées en surface...quand je l'ai vu avec son bébé dans les bras ; comment moi elle avait pu me laisser derrière elle comme un paquet encombrant, haissable alors que je ne lui avait rien fait ???- j'ai eu un malaise, prétextant qu'il faisait trop chaud j'ai attendu dans les jardins.
Et mes amies qui avaient accouchées, je ne pouvais aller les voir dans les maternités... c'est quelque chose de persistant, même encore aujourd'hui...des fois je me dis "mais t'es grave ma fille! faut passer à autre chose!"
Bref, ma propre grossesse j'ai détesté ça... alors que souvent notre entourage jubile ! Ma maman était heureuse pour moi, elle aimait bien qu'on en parle car elle n'avait pas connu ça pour m'avoir.
Je me suis sentie maman quant on m'a posé mon fils sur le ventre, j'ai regardé ses petits yeux et je me suis dis : tes racines commence ici, ce qui s'est passé avant ce n'est plus rien.
Cela a été le cas, de nombreuses années, mais ce X c'est un fantôme qui me hante, une ombre qui est toujours là à mes côtés, même si je suis en paix, je n'ai pas eu mes réponses...
Donc aujourd'hui, me revoilà mais je sais que je ne suis plus "seule" en quelque sorte.
Je n'ai jamais cherché des parents dans mes démarches; mon papa (décédé aujourd'hui) et ma maman ont été là pour moi.
Je veux SAVOIR de qui je tiens la couleur de mes yeux, de mes cheveux tout ça ; savoir pourquoi elle m'a abandonnée, qui était il, comment ais été conçue... Ais-je des frères et soeurs? ce qui me réjouirai et me blesserai à la fois...
Je lui ou leur doit un merci tout de même, sans cet épisode j'aurai pas eu la vie que j'ai. Mais toujours aujourd'hui je veux crier ma rage- toute aide est la bienvenue-
Quand j'ai consulté mon dossier je me souviens que la dame des services sociaux m'avait expliqué que tout ça s'était pour "protéger" les enfants et je me souviens lui avoir répondu "comment ça protéger? en quoi ça protège? ça pourrit la vie oui ! ça détruit tout un être à petit feu, c'est une plaie béante qui ne se ferme jamais! ça l'a protégée elle oui ! lui aussi ! eux ils ont fait leur vie, sont passés à autre chose ! moi je ne peux pas !"
Je sais c'est égoiste, il y a peut être plein de raisons qui ont poussées à mon abandon ; mais c'est le temps qui passe qui permet d'accepter de le reconnaître, qui modifient le cheminement, enfin le mien du moins.
Voilà, mon petit bout de vie; aujourd'hui ma démarche est plus paisible, j'espère toujours trouver des infos parce que ça ronge toujours, mais je sais que peut être je mourrai sans savoir, je n'aurai pas vécu complètement. Comme beaucoup de nés sous X je pense.
Merci de m'avoir lu - peut-être, je serai rassurée de savoir que je suis "normale" dans ma douleur mon inquiétude et de trouver des personnes qui partagent et écoutent.
Merci, ça m'a fait du bien. [i]
Je souhaitais vous remercier d'exister déjà ; car à l'époque où j'ai commencé à chercher ce qui se cachait derrière ce "née sous x", je n'avais pas à ma disposition tous les moyens "d'aujourd'hui" et je culpabilisais à mort à l'idée de blesser mon père et ma mère. A l'époque c'était encore tabou entre nous et j'étais totalement perdue, honteuse presque.
Après toutes ces années, égoistement, je suis heureuse de partager avec d'autres X mon expérience.
X un jour X toujours... je suis passée sur le site une bouteille à la mer, je me suis dis : après tout pourquoi pas, et ce suite à un reportage récent.
D'ailleurs à chaque reportage sur le sujet, je bouillonne et je termine les yeux humides et rouges, une boîte de kleenex sur les genoux...
J'ai déjà fais des recherches, j'en parlerai plus bas.
Tout à commencé... enfin il m'a semblé que tout ait commencé, quand j'avais 8 ans, à l'école au moment de la récré; j'étais assez solitaire et loin d'être populaire; un jour une petite "blondasse" prénommée Isabelle, est venue avec sa suite d'esclaves me voir dans mon coin et m'a dit: "ça fait quoi d'être une bâtarde qui ne sait d'où elle vient?".
Je suis restée comme deux ronds de flan, l'espace de deux secondes; ensuite, je l'ai balancée par terre et je lui collais des gifles à tout va; j'étais dans une rage et une détresse abominable!
Nous avons été séparées par notre maître d'école. De retour dans la classe il a voulu savoir le motif de cette dispute.
J'ai du lui répondre devant toute la classe, j'en voulais à la terre entière mais à eux deux tout particulièrement.
Ce dernier,nous alors parlé de ses enfants, un petit garçon et de sa petite fille dontbles origines ne laissaient acun doute sur l'absence de filiation généique, que c'était fabuleux de pouvoir adopter quand on ne pouvait pas avoir d'enfant.
Quand j'y repense je reconnais qu'il a tenté d'apaisé la née sous x que j'étais ; mais à 8 ans, j'étais sourde et aveugle !j'avais juste envie de lui répondre que ses gamins ne poseraient certainement pas la question de savoir dans la mesure où leurs parents étaient blancs comme neige et eux pas ! moi on m'avait toujours dit que j'étais le portrait de mon père ! alors pour le coup ... j'étais déchirée ! je n'étais plus personne et cette garce le savait et moi pas...
Je suis rentrée chez moi dans un état lamentable, il fallait que je sois rassurée, que cette peste ait le bec cloué... ben non j'ai pris la deuxième couche à la maison. J'ai tout déballé à ma maman en rentrant... la pauvre elle est restée "scotchée"; elle m'a prise tendrement à côté d'elle et m'a parlé tout doucement; elle m'a dit que bien sur j'avais été adoptée - choc interne, tout mon monde s'écroule d'un bloc et ce que je suis part en fumée, je n'y comprends plus rien, je suis perdue-elle m'explique tendrement que depuis que je suis toute petite, mon père et elle m'expliquait comment j'étais arrivée à la maison, comment ils m'avaient choisie parce que je rigolais et je leur souriait beaucoup...; c'est ce que les "services sociaux" leur avait dit, surtout ne pas me le cacher...
Comme quoi, l'esprit humain est étrange; comment ais je pu occulter une info pareille? c'est une question que je me pose encore aujourd'hui.
Dans les années qui ont suivies, j'étais devenue dure, enragée, pleine de haine envers le monde entier; perdue, aimant mes parents mais pensant que peut être j'avais été enlevée, que mes "vrais" parents me recherchaient, des tas de questions ce ce genre, alors même que j'aime mes parents !
mais toutes ces infos devaient faire leur chemin... une nouvelle fois... Je me rappelle quelques années après, de quelqu'un me disant "qu'est ce que tu ressemble à ton père" et moi de répondre pleine de hargne "ah bon? parce que vous vous le connaissez ? je n'ai pas cette chance"...
J'ai dû leur faire beaucoup de mal et ils n'ont pas dû comprendre à l'époque les pauvres.
Les années passaient, la hargne baissait... un peu, je restais cependant avec l'envie de savoir à quoi elle pouvait bien ressembler celle qui m'avait portée 9 mois et à quoi ressemblait-il lui ? pourquoi ils ne m'avaient pas gardée avec eux ? avais-je des frères, des soeurs biologiques ?
A 18 ans je suis allée à la mairie réclamer mon acte de naissance, j'ai bien vu le gars de l'accueil changer de tête; j'ai été reçue par un agent administratif quelconque, qui a accepté de me lire mon acte de naissance, pas de m'en donner copie- celui d'origine, avant adoption- les prénoms qui figuraient dessus : Agnès Jacqueline (merci papa et merci maman de ne pas les avoir gardé ça colle pas du tout avec moi !). Je suis sortie en pleurs, en me disant que quand même quelqu'un avait pris la peine - mais qui- de me donner deux prénoms.
Quelques années plus tard, je suis allée consulter mon dossier; j'ai été très bien reçue, les deux fois. J'ai été stupéfaite de la minceur du dit dossier, que l'on m'a aimablement photocopié.
J'ai lu des rapports me concernant quand j'étais bébé; on pensait que j'étais soit sourde soit autiste, que j'avais été placée, après un séjour en pouponnière, dans une famille avec un nom roumain; celà m'a fait sourir, car je faisais du bénévolat dans une association de marins et j'avais une prédisposition pour les langues slaves ; je me suis toujours demandée si ça avait un lien.
Bref, je me suis arrêtée là, j'étais un peu apaisée avec le temps;j'avais appris à vivtre avec ce "trou".
Plus tard, j'ai été enceinte; j'ai mal vécu ma grossesse, tout comme pendant très longtemps je ne pouvais entrée dans une maternité ; ado, j'ai une cousine qui avait accouchée d'une petite fille; nous sommes allés lui rendre visite, c'était la 1ère fois que j'entrais dans une maternité. Tel un ras de marée toute ma douleur, mes questions ma rage sont remontées en surface...quand je l'ai vu avec son bébé dans les bras ; comment moi elle avait pu me laisser derrière elle comme un paquet encombrant, haissable alors que je ne lui avait rien fait ???- j'ai eu un malaise, prétextant qu'il faisait trop chaud j'ai attendu dans les jardins.
Et mes amies qui avaient accouchées, je ne pouvais aller les voir dans les maternités... c'est quelque chose de persistant, même encore aujourd'hui...des fois je me dis "mais t'es grave ma fille! faut passer à autre chose!"
Bref, ma propre grossesse j'ai détesté ça... alors que souvent notre entourage jubile ! Ma maman était heureuse pour moi, elle aimait bien qu'on en parle car elle n'avait pas connu ça pour m'avoir.
Je me suis sentie maman quant on m'a posé mon fils sur le ventre, j'ai regardé ses petits yeux et je me suis dis : tes racines commence ici, ce qui s'est passé avant ce n'est plus rien.
Cela a été le cas, de nombreuses années, mais ce X c'est un fantôme qui me hante, une ombre qui est toujours là à mes côtés, même si je suis en paix, je n'ai pas eu mes réponses...
Donc aujourd'hui, me revoilà mais je sais que je ne suis plus "seule" en quelque sorte.
Je n'ai jamais cherché des parents dans mes démarches; mon papa (décédé aujourd'hui) et ma maman ont été là pour moi.
Je veux SAVOIR de qui je tiens la couleur de mes yeux, de mes cheveux tout ça ; savoir pourquoi elle m'a abandonnée, qui était il, comment ais été conçue... Ais-je des frères et soeurs? ce qui me réjouirai et me blesserai à la fois...
Je lui ou leur doit un merci tout de même, sans cet épisode j'aurai pas eu la vie que j'ai. Mais toujours aujourd'hui je veux crier ma rage- toute aide est la bienvenue-
Quand j'ai consulté mon dossier je me souviens que la dame des services sociaux m'avait expliqué que tout ça s'était pour "protéger" les enfants et je me souviens lui avoir répondu "comment ça protéger? en quoi ça protège? ça pourrit la vie oui ! ça détruit tout un être à petit feu, c'est une plaie béante qui ne se ferme jamais! ça l'a protégée elle oui ! lui aussi ! eux ils ont fait leur vie, sont passés à autre chose ! moi je ne peux pas !"
Je sais c'est égoiste, il y a peut être plein de raisons qui ont poussées à mon abandon ; mais c'est le temps qui passe qui permet d'accepter de le reconnaître, qui modifient le cheminement, enfin le mien du moins.
Voilà, mon petit bout de vie; aujourd'hui ma démarche est plus paisible, j'espère toujours trouver des infos parce que ça ronge toujours, mais je sais que peut être je mourrai sans savoir, je n'aurai pas vécu complètement. Comme beaucoup de nés sous X je pense.
Merci de m'avoir lu - peut-être, je serai rassurée de savoir que je suis "normale" dans ma douleur mon inquiétude et de trouver des personnes qui partagent et écoutent.
Merci, ça m'a fait du bien. [i]