J'ai lu le discours de Mme Greff disponible sur le site du Cnaop.
Du positif, je trouve, avec certaines prises de conscience en espérant que cela soit appliqué, mais selon moi, il manque encore beaucoup de choses.
Tout d'abord, on nous dit que le rapport IGAS est globalement assez positif. Je ne suis pas d'accord, il souligne de nombreux points de dysfonctionnements, notamment cités par les associations qui ont été auditionnées lors de cette enquête. Et ces points, précisément, sont très importants, et mettent le doigt sur le fonctionnement même du conseil. Dommage que certains de ces facteurs soient ignorés. Les requêtes des associations sont fondées sur de nombreux témoignages, et je crois que les principaux concernés sont ceux qui doivent être écoutés prioritairement. A condition bien-sûr de les considérer autrement que des personnes instables et submergées par leurs émotions ...
La composition du Cnaop n'est pas équitable, comme le souligne Sandra, c'est impossible de le nier ! 2 représentants de nés sous X et personnes en quête de leurs origines, c'est insuffisant pour un organisme censé aider aux recherches. Les mères et pères de l'ombre n'existent tout bonnement pas ! Pourtant, il existe un trio parents/familles de naissance - enfants - parents adoptifs indéniable !
Quant aux pouvoirs d'investigation du Cnaop, on ne sait rien. Mais surtout, je tiens à souligner le doute qui plane régulièrement sur le récolement exhaustif des données et le type de documents demandés, aux hôpitaux notamment. On sait bien que c'est directement dans les établissements hospitaliers que peuvent se trouver diverses informations, si il n'en existe pas à l'ASE. Je pense aux divers registres, surtout, car il me semble que le Cnaop n'a pas le pouvoir de consulter les dossiers médicaux. Il apparait que tout ces registres ne sont pas obligatoirement demandés, pourquoi ?
L'aspect psychologique est évoqué dans le discours mais il faut le rappeler continuellement, des témoignages nous ont été rapportés, et ceux-ci nous ont sidéré. L'impression de déranger, de ne pas avoir le droit à toutes les informations, même non identifiantes, et surtout pas aux "preuves" des investigations. C'est pourquoi nous sommes amenés, et on ne s'en cache pas, à conseiller aux gens d'effectuer les recherches par eux-mêmes et de s'adresser au Cnaop en dernier recours.
Si il n'existe pas de recul par rapport à la loi de 2002 et l'efficacité de celle-ci, il est important de donner aux demandeurs nés antérieurement toutes les chances de recoller les morceaux de leur histoire, dans les meilleures conditions possibles.
Je déplore aussi que soit demandé à certains si ils adhèrent à une association ou non. Est-ce un critère pour être aidé, définissant ainsi la priorité ou la qualité de l'aide ?
Et pour terminer je déplore également que les associations ne soient pas plus écoutées. La guerre, ça ne fait plaisir à personne, ça ne fait qu'envenimer nos situations bien souvent déjà très difficiles à vivre. Nous sommes peut-être bénévoles, mais justement, l'aide que l'on fournit ne dépend pas d'un salaire ou d'une prime, ni d'horaires de travail. Certains ont une expérience de 20 ans dans le domaine.
Même si cela ne fait pas "plaisir" nous continuerons de souligner ce qui nous gêne, ce que trouvons anormal et injuste, pas "contre" le Cnaop mais avant tout POUR nos frères et soeurs d'histoire et toutes les familles touchées et meurtries pas l'accouchement sous X.