L’histoire d’Anna et ses déboires avec le CNAOP.
Un comportement inadmissible de la part d’un organisme public sensé aider des personnes à la recherche de leurs origines.
Suite au reportage diffusé ce jour sur M6 dans le cadre de l’émission « C’est ma vie »*, voici plus de détails sur les démarches effectuées par Anna qui révèlent à quel point le CNAOP n’a pas et ne se donne pas les moyens de mener ses investigations à bien.
Suite à son premier accouchement, Anna décide d’entreprendre des démarches afin de retrouver sa famille biologique. Cette quête personnelle dont la nécessité se faisait ressentir depuis des années sommeillait jusqu’à ce qu’Anna devienne mère à son tour. Comprendre quelle est son histoire, son ascendance, et pouvoir en donner les éléments également à sa descendance, quoi de plus naturel pour une personne adoptée qui ne sait rien de ses origines ?
Le 28 novembre 2011, Anna consulte pour la première fois son dossier d’adoption à l’Aide Sociale à l’Enfance. C’est là qu’elle prendra connaissance des conditions de son abandon, qu’elle obtiendra de maigres informations sur sa mère biologique (bien évidemment non-identifiantes), qu’elle apprendra avoir une demi-sœur et qu’elle découvrira l’identité de la nourrice qui l’a accueilli entre son abandon et son adoption.
Si cette première étape est un grand soulagement pour Anna, ces réponses si floues engendrent encore bien plus de questions.
Anna décide donc de s’adresser au CNAOP (Conseil National pour l’Accès aux Origines Personnelles). En acceptant de confier ses recherches, et donc une partie de sa vie à cet organisme, Anna a fait confiance et un nouvel espoir s’est profilé à l’horizon.
Pourtant, la suite des évènements lui aura permis de comprendre qu’en France, actuellement, dès qu’un dossier est un tant soit peu compliqué, compter sur l’administration peut se révéler être une immense déception.
Le 30 janvier 2012, le CNAOP lui fait savoir par courrier que sa demande a bien été enregistrée.
Les mois passent, la lenteur et la lourdeur de l’administration lui font perdre patience. Le temps est toujours compté dans ce genre de démarches, Anna décide donc en parallèle de faire appel à un détective privé.
Le 15 mai 2012, le CNAOP notifie à Anna, par entretien téléphonique et par courrier, que les recherches avancent à grands pas. Il lui est clairement dit qu’ils pensent avoir retrouvé la trace de sa mère biologique. La chargée de mission lui affirmera même par téléphone que « tout colle, tout concorde, qu’elle est pratiquement sûre que c’est elle ».
Selon le CNAOP, la mère biologique d’Anna vivrait toujours dans les Yvelines. Etant identifiée et localisée, la machine est enclenchée, la mère présumée d’Anna recevra une lettre en recommandé de la part du CNAOP.
L’émotion est à son combe pour Anna. Sa mère est retrouvée, elle vit non loin de chez elle, c’est une page énorme de sa vie qui se tourne, la fin peut-être d’années de torture et de questionnements, une libération prochaine, un espoir sans limite.
Pourtant, à la fin du mois de mai, le détective auquel elle avait également confié ses recherches lui apprend qu’il a pu reconstituer l’histoire et le parcours de sa mère de naissance et que celle-ci est malheureusement décédée en 1989.
Anna ne comprend plus, elle se sent perdue, ce n’est pas du tout ce que lui avait laissé entendre le CNAOP . Suite à l’incompréhension et au désarroi, le temps est à la colère, et parallèlement au soulagement puisque le détective aura réussi à localiser une sœur qu’Anna pourra rencontrer très rapidement.
Quel mélange et paradoxe des sentiments ! Anna apprend le décès de sa mère biologique, mais retrouve une sœur qui lui donnera de nombreux éléments concernant son histoire, cependant la boucle n’est pas bouclée puisque reste à gérer l’incompétence du CNAOP qui, le 4 juin 2012, fait savoir à Anna que le courrier a bien été envoyé à sa mère biologique.
Anna choisit de ne rien dire au CNAOP, ce qui lui permettra de se rendre compte que durant plusieurs mois, ils vont se tromper et accumuler les erreurs.
Courant été 2012, Anna n’ayant pas de nouvelles du CNAOP, cherche à les contacter. Elle apprend alors que les courriers adressés à sa mère présumée reviennent à l’expéditeur avec la mention « n’habite plus à l’adresse indiquée ». Rien d’étonnant, cependant imaginons qu’Anna n’ait jamais su la vérité, notamment grâce au détective privé, dans quel état d’angoisse aurait-elle pu se retrouver ? C’est pourtant le lot d’un grand nombre de demandeurs qui s’adressent chaque année au CNAOP…
Début septembre 2012, le CNAOP annoncera à Anna que son dossier va faire l’objet d’une clôture, les courriers restant donc sans réponse, la personne étant introuvable.
On lui dira qu’on a perdu la trace de sa mère de naissance depuis l’année 1979… On ne lui donnera cet élément que 5 mois après lui avoir annoncé que sa mère était localisée, sans avoir pris soin, donc, de vérifier si les informations obtenues au Printemps étaient toujours actuelles !!!!
Les déboires d’Anna avec le CNAOP reflètent exactement ce pour quoi les associations se battent depuis des années et les dysfonctionnements existants au sein de cet organisme.
Est-ce seulement une question de moyens ou n’est-ce pas aussi une question de compétences et de motivation ?
Par ailleurs, les dégâts psychologiques sur des personnes en recherche de leur histoire, déjà fragilisées, semblent ne pas être mesurés ni par le CNAOP, ni par le gouvernement qui en juin dernier n’a pas souhaité réformer cet organisme jugeant qu’il remplissait très bien sa mission.
L’objectif du CNAOP et la politique actuelle en matière d’aide aux personnes adoptées en quête de leurs origines vont-ils réellement dans le sens de l’aide ou dans le sens du « chiffre » à faire pour donner l’impression d’agir et jeter de la poudre aux yeux pour ne pas être dérangés ?!?
A l’heure où le droit DE l’enfant est mis de côté au profit du droit A l’enfant, dans quelle mesure le gouvernement prend-il soin de SES enfants, de SES citoyens sensés être libres et égaux en droits ?!?
L’histoire d’Anna et la constatation de ces terribles et inadmissibles dysfonctionnements fera l’objet d’une lettre au ministère de la Famille.
Les X en Colère, qui ont soutenu Anna depuis plusieurs mois, resteront à ses côtés pour dénoncer de tels agissements et pour l’épauler dans sa démarche de dénonciation de ces preuves d’incompétence notoire !
Cette démarche de la part d’Anna est un cri du cœur, afin d’aider aussi les futurs demandeurs qui souhaiteront s’adresser au CNAOP, pour que plus jamais cela n’arrive.
Les conséquences de cet ascenseur émotionnel qui a perduré pendant des mois auraient pu être dévastatrices si Anna n’avait pas entrepris d’effectuer ses recherches par un autre biais.
Comment expliquer, encore une fois, que des associations ou des détectives privés réussissent là où le CNAOP échoue ?
L’Association les X en Colère continuera de militer pour une refonte totale du CNAOP et pour que le gouvernement entende enfin les arguments et remarques concernant des lacunes avérées, signalées depuis des années.
Nous remercions Anna de sa confiance et lui apportons notre soutien indéfectible.
Nous attendons vos réactions suite à ce reportage et suite à ces explications détaillées. Anna étant inscrite sur notre forum, elle pourra vous lire et vous répondre si elle le souhaite.
Pour les X en Colère,
Audrey, secrétaire
Graciane, présidente
* https://lesxencolere.forumactif.com/t273-a-voir-absolument-c-est-ma-vie-le-22-09-sur-m6
Lien pour revoir l'émission en replay : http://www.m6replay.fr/#/c-est-ma-vie/11250375-a-la-recherche-de-leurs-origines
Prochaine diffusion le 25/09 à 1h05
Un comportement inadmissible de la part d’un organisme public sensé aider des personnes à la recherche de leurs origines.
Suite au reportage diffusé ce jour sur M6 dans le cadre de l’émission « C’est ma vie »*, voici plus de détails sur les démarches effectuées par Anna qui révèlent à quel point le CNAOP n’a pas et ne se donne pas les moyens de mener ses investigations à bien.
Suite à son premier accouchement, Anna décide d’entreprendre des démarches afin de retrouver sa famille biologique. Cette quête personnelle dont la nécessité se faisait ressentir depuis des années sommeillait jusqu’à ce qu’Anna devienne mère à son tour. Comprendre quelle est son histoire, son ascendance, et pouvoir en donner les éléments également à sa descendance, quoi de plus naturel pour une personne adoptée qui ne sait rien de ses origines ?
Le 28 novembre 2011, Anna consulte pour la première fois son dossier d’adoption à l’Aide Sociale à l’Enfance. C’est là qu’elle prendra connaissance des conditions de son abandon, qu’elle obtiendra de maigres informations sur sa mère biologique (bien évidemment non-identifiantes), qu’elle apprendra avoir une demi-sœur et qu’elle découvrira l’identité de la nourrice qui l’a accueilli entre son abandon et son adoption.
Si cette première étape est un grand soulagement pour Anna, ces réponses si floues engendrent encore bien plus de questions.
Anna décide donc de s’adresser au CNAOP (Conseil National pour l’Accès aux Origines Personnelles). En acceptant de confier ses recherches, et donc une partie de sa vie à cet organisme, Anna a fait confiance et un nouvel espoir s’est profilé à l’horizon.
Pourtant, la suite des évènements lui aura permis de comprendre qu’en France, actuellement, dès qu’un dossier est un tant soit peu compliqué, compter sur l’administration peut se révéler être une immense déception.
Le 30 janvier 2012, le CNAOP lui fait savoir par courrier que sa demande a bien été enregistrée.
Les mois passent, la lenteur et la lourdeur de l’administration lui font perdre patience. Le temps est toujours compté dans ce genre de démarches, Anna décide donc en parallèle de faire appel à un détective privé.
Le 15 mai 2012, le CNAOP notifie à Anna, par entretien téléphonique et par courrier, que les recherches avancent à grands pas. Il lui est clairement dit qu’ils pensent avoir retrouvé la trace de sa mère biologique. La chargée de mission lui affirmera même par téléphone que « tout colle, tout concorde, qu’elle est pratiquement sûre que c’est elle ».
Selon le CNAOP, la mère biologique d’Anna vivrait toujours dans les Yvelines. Etant identifiée et localisée, la machine est enclenchée, la mère présumée d’Anna recevra une lettre en recommandé de la part du CNAOP.
L’émotion est à son combe pour Anna. Sa mère est retrouvée, elle vit non loin de chez elle, c’est une page énorme de sa vie qui se tourne, la fin peut-être d’années de torture et de questionnements, une libération prochaine, un espoir sans limite.
Pourtant, à la fin du mois de mai, le détective auquel elle avait également confié ses recherches lui apprend qu’il a pu reconstituer l’histoire et le parcours de sa mère de naissance et que celle-ci est malheureusement décédée en 1989.
Anna ne comprend plus, elle se sent perdue, ce n’est pas du tout ce que lui avait laissé entendre le CNAOP . Suite à l’incompréhension et au désarroi, le temps est à la colère, et parallèlement au soulagement puisque le détective aura réussi à localiser une sœur qu’Anna pourra rencontrer très rapidement.
Quel mélange et paradoxe des sentiments ! Anna apprend le décès de sa mère biologique, mais retrouve une sœur qui lui donnera de nombreux éléments concernant son histoire, cependant la boucle n’est pas bouclée puisque reste à gérer l’incompétence du CNAOP qui, le 4 juin 2012, fait savoir à Anna que le courrier a bien été envoyé à sa mère biologique.
Anna choisit de ne rien dire au CNAOP, ce qui lui permettra de se rendre compte que durant plusieurs mois, ils vont se tromper et accumuler les erreurs.
Courant été 2012, Anna n’ayant pas de nouvelles du CNAOP, cherche à les contacter. Elle apprend alors que les courriers adressés à sa mère présumée reviennent à l’expéditeur avec la mention « n’habite plus à l’adresse indiquée ». Rien d’étonnant, cependant imaginons qu’Anna n’ait jamais su la vérité, notamment grâce au détective privé, dans quel état d’angoisse aurait-elle pu se retrouver ? C’est pourtant le lot d’un grand nombre de demandeurs qui s’adressent chaque année au CNAOP…
Début septembre 2012, le CNAOP annoncera à Anna que son dossier va faire l’objet d’une clôture, les courriers restant donc sans réponse, la personne étant introuvable.
On lui dira qu’on a perdu la trace de sa mère de naissance depuis l’année 1979… On ne lui donnera cet élément que 5 mois après lui avoir annoncé que sa mère était localisée, sans avoir pris soin, donc, de vérifier si les informations obtenues au Printemps étaient toujours actuelles !!!!
Les déboires d’Anna avec le CNAOP reflètent exactement ce pour quoi les associations se battent depuis des années et les dysfonctionnements existants au sein de cet organisme.
Est-ce seulement une question de moyens ou n’est-ce pas aussi une question de compétences et de motivation ?
Par ailleurs, les dégâts psychologiques sur des personnes en recherche de leur histoire, déjà fragilisées, semblent ne pas être mesurés ni par le CNAOP, ni par le gouvernement qui en juin dernier n’a pas souhaité réformer cet organisme jugeant qu’il remplissait très bien sa mission.
L’objectif du CNAOP et la politique actuelle en matière d’aide aux personnes adoptées en quête de leurs origines vont-ils réellement dans le sens de l’aide ou dans le sens du « chiffre » à faire pour donner l’impression d’agir et jeter de la poudre aux yeux pour ne pas être dérangés ?!?
A l’heure où le droit DE l’enfant est mis de côté au profit du droit A l’enfant, dans quelle mesure le gouvernement prend-il soin de SES enfants, de SES citoyens sensés être libres et égaux en droits ?!?
L’histoire d’Anna et la constatation de ces terribles et inadmissibles dysfonctionnements fera l’objet d’une lettre au ministère de la Famille.
Les X en Colère, qui ont soutenu Anna depuis plusieurs mois, resteront à ses côtés pour dénoncer de tels agissements et pour l’épauler dans sa démarche de dénonciation de ces preuves d’incompétence notoire !
Cette démarche de la part d’Anna est un cri du cœur, afin d’aider aussi les futurs demandeurs qui souhaiteront s’adresser au CNAOP, pour que plus jamais cela n’arrive.
Les conséquences de cet ascenseur émotionnel qui a perduré pendant des mois auraient pu être dévastatrices si Anna n’avait pas entrepris d’effectuer ses recherches par un autre biais.
Comment expliquer, encore une fois, que des associations ou des détectives privés réussissent là où le CNAOP échoue ?
L’Association les X en Colère continuera de militer pour une refonte totale du CNAOP et pour que le gouvernement entende enfin les arguments et remarques concernant des lacunes avérées, signalées depuis des années.
Nous remercions Anna de sa confiance et lui apportons notre soutien indéfectible.
Nous attendons vos réactions suite à ce reportage et suite à ces explications détaillées. Anna étant inscrite sur notre forum, elle pourra vous lire et vous répondre si elle le souhaite.
Pour les X en Colère,
Audrey, secrétaire
Graciane, présidente
* https://lesxencolere.forumactif.com/t273-a-voir-absolument-c-est-ma-vie-le-22-09-sur-m6
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Prochaine diffusion le 25/09 à 1h05
Dernière édition par 'Drey le Sam 22 Sep - 21:33, édité 1 fois (Raison : ajout du lien vers le replay)